Nouakchott, 10 juillet 2023 – Plus de 120 représentants de l’Alliance Sahel et de ses partenaires Sahéliens se sont réunis à Nouakchott le 10 juillet 2023, à l’occasion de la 4ᵉ Assemblée générale de l’Alliance. La rencontre s’est tenue en présence de Son Excellence Mohamed Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie. Dans un environnement complexe marqué par la dégradation de la situation sécuritaire, humanitaire, notamment d’insécurité alimentaire dans plusieurs régions du Sahel, les membres ont réaffirmé leur soutien à l’intégration et la solidarité régionales. À l’écoute des priorités des pays sahéliens, ils ont proposé d’accroître leur engagement en faveur des populations sur trois priorités stratégiques. Au terme de l’Assemblée générale, l’Espagne a remis la présidence de l’Alliance Sahel à l’Allemagne.
Malgré les nombreux potentiels de la région, le Sahel reste confronté à des crises multiples. L’augmentation et la diversité des facteurs d’insécurité, les transitions politiques en cours dans certains pays, les niveaux élevés d’insécurité alimentaire, les impacts croissants des chocs liés au changement climatique et à la guerre contre l’Ukraine pèsent sur les acquis de développement. Ils conduisent dans certaines régions à des déplacements de populations importants qui fragilisent davantage la cohésion sociale et les conditions de vie.
Dans son discours d’ouverture, le président Ghazouani a rappelé qu’« Il est aujourd’hui indubitable que le Sahel dans son ensemble, et particulièrement les pays du G5, fait face à des crises sécuritaires, socioéconomiques et écologiques sans commune mesure avec ses seules capacités propres de résilience. Ces crises, exacerbées par une conjoncture internationale particulièrement difficile, s’alimentent et s’amplifient les unes les autres, dans une sorte de dramatique cercle vicieux. Nous ne pouvons espérer rompre ce cycle que par la mise en synergie des efforts, l’adoption d’une approche holistique et la mise en place d’une forte réponse collective, durablement appuyée par une solidarité agissante de la part de la communauté internationale. »
Dans ce contexte, les membres de l’Alliance restent mobilisés avec un accroissement global de leurs interventions dans les secteurs de concentration de l’Alliance (hausse de 15% en valeur et 18% en nombre de projets en exécution entre 2021 et 2022 pour un montant total de 26,5 milliards d’euros).
Cette 4ᵉ Assemblée générale était présidée par le Ministre Espagnol des Affaires Étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Jose Manuel Albares. Dans son discours d’ouverture, le Ministre Albares a souligné que « L’Espagne estime que le lien entre sécurité, développement et changement climatique est crucial.”
Le Haut-représentant de la Coalition Sahel, le Dr Adoum, a exprimé sa vision des défis de l’environnement régional dans le cadre de la table ronde dédiée.
Un partenariat révisé et réaffirmé
Convaincus que l’intégration et la solidarité régionales sont essentielles pour répondre aux défis de la région, les membres de l’Alliance Sahel ont réitéré leur soutien au G5 Sahel. Une version révisée du protocole de partenariat liant les deux initiatives a été signée par le Secrétaire exécutif du G5 Sahel et le Chef de l’Unité de Coordination de l’Alliance Sahel ce 10 juillet. Les membres de l’Alliance se sont engagés à renforcer le dialogue régional sur les priorités de politique publique et les réformes jugées prioritaires pour soutenir les trajectoires de développement des pays du G5 Sahel en s’alignant sur les priorités de la nouvelle Stratégie Développement et Sécurité du G5 Sahel.
la création d’opportunités par l’emploi, l’éducation et le développement des compétences
la résilience aux chocs, notamment à travers l’appui aux dispositifs nationaux de prévention et de réponse aux crises
le développement des territoires et l’accès localement aux services de base en portant une attention particulière aux zones fragiles.
Au terme de cette Assemblée, le Ministre espagnol des Affaires Etrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Jose Manuel Albares et la Ministre Fédérale allemande de la Coopération économique et du Développement, Mme Svenja Schulze ont acté le passage de la présidence de l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel de l’Espagne à l’Allemagne.
Mme Svenja Schulze a rappelé dans son discours de clôture que « L’Alliance Sahel regroupe les principaux bailleurs civils soutenant la région. Ensemble, nous pouvons améliorer durablement et sensiblement la situation des populations au Sahel. Avec ma présidence, j’entends montrer à la population de la région du Sahel que nous sommes à ses côtés et que notre soutien fait la différence. Je m’engage pour plus d’emplois, des offres de formation, une meilleure couverture des besoins de base et des filets de protection sociale plus robustes au Sahel. »
Les membres de l’Alliance Sahel encouragent l’ensemble des partenaires internationaux à renforcer leur soutien financier, technique et politique. Il n’y aura pas de paix et de stabilité au Sahel sans un changement profond et qualitatif des conditions de vie des Sahéliennes et des Sahéliens.
Recommandations des membres de l’Alliance Sahel lors de la 4ème Assemblée générale
Soutenir l’intégration et la solidarité régionales pour répondre aux défis auxquels fait face la région.
Renforcer et coordonner davantage nos appuis pour répondre aux besoins urgents des populations sahéliennes sur la base d’engagements réciproques clairement définis.
Accroître notre engagement collectif et notre impact sur trois priorités stratégiques (i) la création d’opportunités par l’emploi, l’éducation et le développement des compétences, (ii) la résilience aux chocs (iii) le développement des territoires et l’accès aux services de base.
Renforcer l’efficacité de l’Alliance Sahel comme plateforme de coordination et de dialogue par la mise en œuvre des recommandations de la revue indépendante de l’Alliance Sahel.
Poursuivre nos efforts pour assurer aux populations vivant dans les zones fragiles périphériques particulièrement exposées à l’expansion de l’extrémisme violent, l’accès aux services essentiels et aux opportunités économiques et d’emploi.
